Nouveau rival de taille pour YouTube

Pratiques 4 Comments »

youtube_logo.jpgYouTube aura, dans les prochains mois, un nouveau rival de taille : Hulu.com.

Ce site Internet est la création de NBC Universal et News Corp. Il offrira légalement et gratuitement des films et des épisodes de populaires séries télévisuelles américaines.

Les internautes pourront, notamment, y regarder les épisodes de 24 ou The Simpsons, ainsi que des films comme Borat, Little Miss Sunshine ou The Bourne Identity.

Selon un communiqué de presse publié conjointement par les deux conglomérats médiatiques, Hulu.com sera disponible en version d’essai à compter du mois d’octobre prochain.

Afin de rivaliser le plus férocement possible avec YouTube, NBC Universal et News Corp. ont conclu des partenariats de diffusion avec plusieurs compagnies, dont AOL (Time Warner), Comcast, MSN (Microsoft) et Yahoo.

Rappelons que NBC et News Corp. poursuivent respectivement YouTube puisque plusieurs extraits pirates de leurs émissions se retrouvent sur le populaire site Internet, qui appartient depuis la fin de 2006 à Google.

MTV-Viacom poursuit également Google et lui réclame un milliard de dollars en dommages pour la diffusion, sans son consentement, de plus de 100 000 extraits de ses émissions.

Quatre règles d’écriture à repenser

webdesign, Pratiques No Comments »

Depuis 1997, on a beaucoup écrit à propos de la rédaction Web, et il suffit de consulter Google avec les mots clés writing for the Web pour s’en convaincre. Dans les faits toutefois, on en a dit très peu de chose. Parmi le millier de recommandations que j’ai inventoriées en analysant les principaux guides des spécialistes de la question, 4 règles ou principes d’écriture reviennent sans arrêt. Ces règles vous sont probablement très familières, mais je vous propose toutefois de les revoir d’un nouvel œil. À noter que les 3 premières recommandations ont été popularisées par le travail de Morkes et Nielsen (1997, 1998).

Écrire plus court

L’idée de base est simple, voire simpliste : parce que l’internaute lit moins rapidement à l’écran, il faut diminuer d’autant la quantité de texte à lire. Chez les auteurs de manuels et les divers spécialistes, c’est à qui recommandera la coupure la plus radicale : 50 % (position classique), 60 % (aventureux), 75 % (extrémiste). Le problème de cette règle est triple :

1) elle suppose qu’il y a toujours un texte de départ à couper (ce qui est faux) ;
2) elle semble universelle, ce qui implique que tous les contextes de communication, dans un même site ou d’un site à l’autre, sont semblables (encore faux) ;
3) elle suppose que c’est la longueur du texte qui est le facteur le plus important à contrôler pour réduire le temps de lecture (pas toujours vrai).Le principe devrait être énoncé de la façon suivante : rédiger ce qui est nécessaire. Parfois, le texte suivi est de loin le pire moyen de passer de l’information (ex. : mot de bienvenue en page d’accueil dont les propos servent à redire tout le contenu du menu de navigation !). D’autres fois, le texte suivi plus consistant est nécessaire (ex. : un texte argumentatif qui présente une idée, un point de vue à défendre). Et cela demeure vrai, que l’on soit sur le Web ou dans l’imprimé.

Favoriser la scannabilité

L’idée suivante est extrêmement répandue : les internautes ne lisent pas, ils scannent. Et parce que leur regard balaie la page, il faut attirer leur attention sur les renseignements pertinents par divers procédés : énumérations verticales, mises en exergue de certains mots-clés, usage des trames, procédés de schématisation, etc. En fait, comme internautes, nous scannons tout autant que nous lisons. Et nous le faisons aussi bien à l’écran que sur papier (sincèrement, je ne lis pas toutes les pages du bottin pour trouver le numéro de téléphone du resto du coin). Dans un processus de recherche d’information Web classique, nous scannons d’abord les pages supérieures d’un site (accueil, pages principales) pour trouver les sujets, les entrées, les parcours pertinents pour nos besoins. Favoriser la scannabilité à ces niveaux est nécessaire. Ensuite, une fois lancés sur une piste intéressante, nous lisons de plus en plus, puisqu’en principe, nous nous rapprochons de l’information désirée. Il est donc possible d’entrer, alors, dans un processus de lecture plus soutenu.

La nuance à apporter ici, c’est que les principes de scannabilité sont aussi utiles lors de la lecture (division en paragraphes, intertitres descriptifs, sommaire du texte, etc.). Alors, favoriser la scannabilité ? Oui bien sûr ! Mais le faire en pensant qu’on ne lit pas à l’écran, certainement pas. La syntaxe et la linéarité du texte ont encore de beaux jours, même dans le Web… La preuve ? Vous en êtes à la lecture du 589e mot de ce texte selon Word. Et je n’ai pas eu besoin de mettre en gras un mot-clé par phrase…

Viser l’objectivité

Morkes et Nielsen font remarquer très justement que le style marketing (marketese) peut déplaire à l’internaute. Tout à fait d’accord. Seulement, le Web n’est pas fait que de sites commerciaux où le marketing est roi… Ramener à un degré d’objectivité maximum le texte d’un éditorialiste, c’est tuer la moitié (et parfois plus) de son propos. Parmi vous, y a-t-il des rédacteurs/concepteurs qui ont déjà eu à concevoir des contenus muséaux, artistiques, adaptés pour les jeunes, humoristiques, vulgarisés, etc. ? Sans une certaine subjectivité, vous en conviendrez, bonjour la monotonie !

Les trois règles popularisées par Morkes et Nielsen (et tous les émules qui ont suivi) ne sont certes pas à rejeter. Mais leur justification et leur portée sont à revoir. Ces règles ont eu pour effet bénéfique de ramener à l’ordre beaucoup de rédacteurs/concepteurs/informaticiens qui diffusaient sur le Web des contenus très peu lisibles, intelligibles et utilisables. Mais prendre au pied de la lettre ces règles peut conduire à des abus tout aussi graves.

Écrire simplement (plain language)

En soi, qui peut être contre ce principe ? Dans les faits, c’est lorsque ce principe est transformé en règles ou en recettes qu’il peut conduire à des aberrations. Voici quelques exemples très fréquents de règles ridicules qui en découlent : rédiger des phrases de moins de 15 mots, éviter l’emploi de la négation et de la voix passive, favoriser une structure sujet-verbe-complément, etc. Ces règles ont de quoi rassurer les rédacteurs moins expérimentés, voire certains experts Web qui sont peu familiers avec le texte, mais la simplification d’un texte est affaire de dosage bien plus que d’interdits. Aucun texte intéressant et bien écrit n’est composé que de phrases courtes ayant la même structure syntaxique. Bien qu’une structure négative puisse être plus difficile à comprendre, il est souvent plus clair et plus juste d’y recourir. La voix passive est extrêmement utile pour assurer la progression thématique dans un texte. Comme dans tout, c’est l’abus qui est à proscrire, et rarement les procédés eux-mêmes.

Écrire pour le Web, c’est d’abord maîtriser l’art et la science de l’écriture, même si le passage de l’imprimé au Web nécessite à coup sûr une révision des façons de faire. Le principal problème des règles présentées plus haut est dû au fait qu’on semble parler du Web, du texte Web, comme un tout uniforme. En fait, il y a autant (ou presque) de contextes particuliers d’écriture dans le Web que dans le monde de l’imprimé. Les généralisations sont donc dangereuses. De plus, j’insiste pour distinguer deux sortes de textes : les textes de contenus (ceux qu’on recherche, qu’on consulte) et les textes de direction (ceux qui servent à la navigation, au repérage, au référencement). Ces textes jouent des rôles fort différents, et leur compréhension et leur bonne utilisation nécessitent la formulation de principes ergonomiques adaptés.